"Le 1er novembre, fête de la Toussaint, nous
permet de nous recueillir, de rendre hommage à tous nos morts, à
tous ceux qui ont permis qu'au fil de l'Histoire de notre pays, de
l'Histoire de nos familles, nous puissions être là aujourd'hui,
avec nos souvenirs, mais aussi, avec la conscience d'appartenir à
une communauté nationale.
Notre présence effective, notre réalité, ce que nous
sommes en fait est le résultat de l'empilage, de l'agrégation
d'une culture façonnée tout au long des siècles. Et c'est ainsi
que naît une Nation, se fédère un pays. Et c'est ainsi que nous
sommes français avec cette identité reconnue dans le monde entier,
faite d'esprit, de liberté et de courage.
En nous retrouvant devant nos monuments aux Morts, nous
voulons aussi rendre hommage à tous ceux qui ont laissé leur vie
sur les différents champs de combat pour maintenir notre liberté
et notre honneur. Nous devons être garants, au-delà de notre
devoir de mémoire, de cet idéal qui fut le leur pour que vivent
nos libertés.
Aujourd'hui, heureusement, nous n'avons pas à défendre nos
frontières, mais le danger a évolué, il est différent. La
solidarité, l'abnégation de nos anciens doivent subsister pour
nous permettre de faire face aux extrémistes, à l'intolérance, à
l'affirmation de l'individualisme.
Car le danger est là. Ne plus reconnaître l'autre, ne plus
échanger, dialoguer avec son voisin transformera nos relations. En
vivant dans un monde cloisonné, limité, l'individualisme rejettera
les fondements de notre société, s'arrogera ses propres règles,
rejetant tout ce que peut gêner une liberté factice. Celà
s'appelle l'anarchie.
Faisons face à une telle évolution, soyons les acteurs
d'une prise de conscience en nous comportant en citoyens
responsables comme le furent nos prédécesseurs. Le meilleur
hommage que nous puissions leur rendre est de prendre exemple sur
leurs actes et leur vie pour que nous continuions à être fiers
d'être français."
Jacques Berthou |