C’est pas
gagné !
"D’abord il y a ceux qui les voulaient et ceux qui ne
les voulaient pas qu’il ne faut pas confondre avec ceux qui les
ont eus et ceux qui ne les ont pas. Parmi ceux qui les attendent,
il y a ceux qui savent pourquoi et ceux qui l’ignorent car,
parfois, certains les ont eus sans le savoir. Vous suivez ?
Tous ceux qui les ont eus se posent la même
question : « où vais-je les mettre ? »
(Certains même : « que vais-je en
faire ? ») Si vous habitez un modeste appartement d’immeuble,
pas facile : pas la place sous l’évier, plus de place sur
la loggia. La cave ? Trop loin. Le garage aussi. Reste
évidemment le balcon. Elles seront « kitsch », les
façades, car le moins que l’on puisse dire, c’est que les
couleurs sont vives. Habitants de villas, vous voilà une fois
encore favorisés : certes, les couleurs de vos plantations
auront du mal à rivaliser, mais vous trouverez toujours un petit
coin pour eux. Pour qui ? De quoi je parle ? Vous n’avez
pas deviné ? Excusez-moi : des bacs à tri, bien sûr…
Ca y est, une place est trouvée, on a pu les coincer entre
la machine à laver et le petit meuble offert par
belle-maman ! Ouf ! Mais ce n’est pas fini, il va
falloir s’en servir.
Commençons par le début : quoi et où. C’est
logique : le plastique avec le métal et le carton;
mais, pas le papier. Le bout de fer ne va pas avec le métal, la
bouteille d’huile en plastique pas avec les bouteilles en
plastique (et le vinaigre ?) et le sopalin pas avec le
papier. Vos brouillons non plus ! Que des magazines. Chic, on
ne nous fait pas séparer les journaux de droite de ceux de
gauche.
Moi, j’aime bien le bac à verre (il est vert, sympa l’homonyme !) ;
je ne m’en sers pas car il est trop petit (je bois beaucoup et j’avais
déjà quelque chose) ; mais lui, c’est clair : dans
le bac à verre, on met du verre. C’est transparent !
Presque : il refuse vitres, miroirs et les verres : dans
le bac à verre, on met du verre mais pas des verres.
J’ai essayé d’apprivoiser le bac jaune : emballages. Je
me suis appliqué. Il a été vite plein (je mange beaucoup). Je l’ai
mis dans ma voiture (Mamie n’en a pas, alors Papi est en train
de souder des barres sur son caddy à commissions pour l’adapter)
et il ne s’est pas renversé pendant le voyage. Arrivé au
conteneur (le jaune, j’ai fait bien attention), attentif là où
je posais les pieds, j’ai essayé d’adapter l’ouverture de
mon bac sur celle du conteneur pour déverser le tout d’un coup.
Ça ne marche pas, enfin, moi, je n’y suis pas
arrivé : j’ai dû reprendre à la main, un par un chaque
déchet pour le pousser dans le conteneur. Je ne suis pas allé
faire des courses après, comme je l’avais prévu, je suis
rentré me laver les mains. Finalement, le ramassage au domicile,
j’aurais bien aimé.
L’apport volontaire, c’est pas gagné ! Faudra
être drôlement persévérant ! C’est tentant de laisser
tomber ; mais il va pourtant falloir le faire car même si
vous n’avez pas la fibre écologique, pensez à ces petits
attroupements de voisins, désespérés, leurs feuilles d’impôts
locaux à la main, constatant, effarés, l’augmentation de la
charge des ordures ménagères (55,56%…) c’est que l’incinération
coûte bien plus cher que le dépôt en décharge désormais
interdit alors, il faut choisir : on trie ou on paie
trrrrrèèèèès cher. Bon, je vous laisse, je pars à la
déchetterie.
(PS : Si vous avez des questions sur ce sujet,
inutile de téléphoner à la mairie, faites le n°04/78/55/85/15,
Karine est là pour vous aider (mais elle ne porte pas les bacs
des personnes âgées…)"
Roger Berthe.
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